Histoire du coton


Par Tom Jo
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Cotton History

Origines et domestication précoce
Le coton, issu de plantes du genre *Gossypium*, est cultivé depuis plus de 7 000 ans. Des preuves archéologiques suggèrent que le coton a d'abord été domestiqué indépendamment dans plusieurs régions : la vallée de l'Indus (aujourd'hui le Pakistan et l'Inde), la Méso-Amérique et l'Afrique. Les plus anciens tissus de coton connus, datant d'environ 5 000 avant J.-C., ont été découverts au Pakistan, témoignant des pratiques textiles avancées de la civilisation de la vallée de l'Indus.

Civilisations anciennes et propagation mondiale
Vers 3 000 avant J.-C., la culture du coton s'est répandue en Égypte, où elle est devenue essentielle au commerce et à la vie quotidienne. Les Égyptiens ont développé des techniques de filage et de tissage du coton pour en faire des tissus légers adaptés à leur climat. Parallèlement, en Inde, le coton est devenu un pilier de l'économie et de la culture. Le terme « mousseline », désignant un tissu de coton finement tissé, est originaire de la ville de Mossoul (dans l'actuel Irak), reflétant le rôle du monde arabe dans la diffusion du coton indien vers la Méditerranée.

En Amérique, des sociétés précolombiennes comme les Mayas et les Aztèques cultivaient des variétés de coton indigènes. Au XVe siècle, les explorateurs espagnols s'émerveillèrent des textiles de coton aux couleurs vives produits par ces civilisations, qui furent ensuite commercialisés dans le monde entier.

L'ère médiévale et l'âge d'or islamique
Durant l'Âge d'or islamique (VIIIe-XIIIe siècles), la production de coton prospéra dans les régions sous domination musulmane, notamment en Perse, en Égypte et en Espagne. Les innovations en matière d'irrigation, de teinture et de tissage transformèrent le coton en un produit de luxe. Les croisades (XIe-XIIIe siècles) introduisirent le coton aux Européens, suscitant une demande qui alimenta les ambitions coloniales ultérieures.

Le colonialisme et l'ère de l'exploitation
Les XVIe et XVIIIe siècles ont marqué un chapitre sombre de l'histoire du coton, étroitement lié au colonialisme européen et à la traite transatlantique des esclaves. Les puissances européennes, notamment la Grande-Bretagne, ont établi des plantations de coton dans leurs colonies, s'appuyant sur la main-d'œuvre africaine asservie aux Amériques. Le système du « commerce triangulaire » reliait le coton brut du Sud des États-Unis aux usines textiles d'Angleterre, qui dominaient la transformation mondiale du coton au XVIIIe siècle.

Révolution industrielle et avancées technologiques
L'invention de l'égreneuse à coton par Eli Whitney en 1793 a révolutionné la production de coton, facilitant la séparation des graines et des fibres. Cette innovation a consolidé le Sud des États-Unis comme puissance mondiale du coton, mais a également intensifié le recours à l'esclavage. Parallèlement, les usines textiles mécanisées britanniques, propulsées par des inventions comme la machine à filer et le métier à tisser mécanique, ont fait du coton l'épine dorsale de la révolution industrielle, alimentant l'urbanisation et le capitalisme mondial.

Défis modernes et durabilité
Le XXe siècle a vu l'essor des fibres synthétiques, mais le coton est resté essentiel. Cependant, sa production a été critiquée pour ses dommages environnementaux (agriculture gourmande en eau, utilisation de pesticides, etc.) et son exploitation au travail. En réponse, des initiatives comme la culture du coton biologique et les certifications de commerce équitable ont émergé au XXIe siècle. Aujourd'hui, des pays comme l'Inde, la Chine et les États-Unis dominent la production mondiale de coton, tandis que les débats sur les pratiques durables et l'approvisionnement éthique se poursuivent.

Conclusion
L'histoire du coton est un savant mélange d'innovation, d'exploitation et de mondialisation. Des métiers à tisser anciens aux usines modernes, il a façonné les économies, alimenté les empires et connecté les continents. Alors que le monde est aux prises avec le changement climatique et la justice sociale, l'avenir du coton repose sur l'équilibre entre tradition et durabilité – un défi aussi ancien que la culture elle-même.